La ville souhaitant marquer le bon souvenir
qu’elle avait gardé du Duc d’ORLEANS, fils
aîné du roi de France, Louis-Philippe 1er, lors
de son séjour au camp de manœuvres d’Helfaut,
avec le 1er Bataillon de Chasseurs à Pieds en 1840-1841,
s’apprêtait à le recevoir le 14 juillet et
une fête avait été prépa-rée
en cette occasion.
Mais à l'annonce de la mort accidentelle de celui-ci
survenue à Neuilly le 13 juillet 1842 , les habitants
sont consternés et une souscription fut ouverte afin
d’élever sur la grand’place une statue en
sa mémoire. En très peu de temps les habitants
de Saint-Omer réunirent la somme de 12,000 Fr. ainsi
que 10,000 Fr du Conseil Municipal.
Très rapidement une commission est constituée
et la réalisation fut confiée à l’architecte
Nicolas Bernard RAGGI. Quant à l’inauguration programmée
dans un premier temps le 10 septembre et ensuite reportée
au 4 octobre 1846. C’était sans compter sur l’interdiction
du gouvernement de Juillet, de la présence en armes des
gardes nationales. Il était évident qu’ils
n’accepteraient pas cette décision la considérant
comme une interdiction à la cérémonie d’inauguration.
Dans ces circonstances, la commission du monument démissionne,
suivie par celle de l’administration municipale, l’œuvre
attendra et la situation se calma peu à peu, le maire
et ses adjoints réintègrent leurs fonctions et
une nouvelle date est fixée au 8 août 1847.
Cette statue sera à l’origine
de quelques troubles à Saint-Omer et fera l’objet
de nombreux déplacements.
Avec la chute de la royauté et la proclamation d’une
République, l’enlèvement de cette dernière
aura lieu le 3 avril 1848 pour être entreposée
à l’ancien Musée.
Elle est réapparue en 1903 dans la cour d’honneur
du Musée Sandelin, pour être une nouvelle fois
enlevée en 1939, afin d’échapper à
la fonte par l’armée allemande. La statue du Duc
d’ORLEANS trouvera ensuite sa place au pied du bastion
Saint-Venant avant de se dresser et encore aujourd’hui
au rond-point Pierre Guillain.