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Statues
et Monuments Nord-Pas de Calais |
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Le
Tambour de Wattignies
Ville
d'Avesnes-sur-Helpe |
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Ce jeune tambour courageux, âgé de 14 ou 15
ans au moment où il s’engage au 89ème
d’infanterie, comme simple «tapin» est
d’origine alsacienne et s’appelle Joseph Strauh
ou Stroh.
Jules Michelet dans son livre «Histoire de la Révolution
Française»1, nous conte l’héroïsme
de ce malheureux jeune tambour, mais sans jamais le nommer.
« Quatre heures durant, au centre,
en montant vers Dourlers, nos troupes, et Jourdan en personne,
combattirent à la baïonnette. Du premier choc,
tous les corps de l’ennemi avaient été
renversés. Les nôtres arrivent essoufflés
au pied des hauteurs, ils se trouvent face à face
avec les canons, souffletés de mitraille. Quelques-uns
ne s’arrêtèrent pas ; un tambour de quinze
ans, trouvant un trou, passa, s’alla poster dans le
village de Dourlers, sur la place de l’église,
et là battit la charge derrière les Autrichiens
; leurs bataillons en perdirent contenance, et ils commençaient
à se disperser. En 1837, on a retrouvé là
les os du petit homme entre sept grenadiers hongrois.
»
Ce jeune héros révolutionnaire
n’a pas été oublié de ses compatriotes.
En 1888, Emile Blémont dans son poème «
Wattignies 15 et 16 octobre 1793 » lui rendit un vibrant
hommage en ces termes :
« Pauvre petit tambour ! Trahi
par sa victoire,
Il git, les doigts crispés sur la baguette noire,
Lui, tout à l’heure encor si vaillant et si
beau,
Avec son pantalon rayé comme un drapeau.
Frère obscur de Bara, martyr que la mort frustre,
Hélas ! du laurier d’or, il devrait être
illustre.
Son nom n’est pas inscrit au coin d’un seul
faubourg.
Il est mort tout entier. Pauvre petit tambour ! »
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1
paru en 1853, tome VI - Chapitre VIII - page 325. |
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Puis en 1893, Léon Fagel le représente
dans le monument commémoratif de la bataille de
Wattignies qui se trouve à Maubeuge. Mais c’est
au revers qu’il trouve place, car sa présence
sur l’édifice avait un temps été
compromise. Enfin son nom sera donné et existe
encore de nos jours, entre autres, à une rue parisienne
dans le XIIIème arrondissement (rue Strauh).
Mais actuellement, qui se souvient encore de la bravoure
dont fit preuve ce jeune patriote, dont la statue de bronze
qui pèsent près de 300 kilos, réalisée
par la fonderie E. Capitain-Gény & Cie, située
à Bussy (Haute Marne), et que nous devons au talent
de Léon Fagel, une fois de plus, et qui trône
fièrement, rue de Mons à Avesnes-sur- Helpe.
Il est représenté debout, battant la charge
et reposant
sur un socle où sont gravées les dernières
paroles qu’il prononça : « A moi patriotes
! ».
Initialement, c’est la ville de Dourlers qui était
pressentie pour ériger un monument à ce
héros mort glorieusement le 15 octobre 1793. Mais
le maire du village, le Marquis de Nédonchel, refusa
d’honorer un soldat mort en criant «Vive la
République».
Bien entendu, rien n’aurait été possible
sans une souscription publique lancée à
l’initiative de M. Jennepin, instituteur à
Rousies, dont il assurera la présidence d’un
Comité créé à cette occasion.
Le jour de l’inauguration fut fixé au dimanche
3 septembre 1905, à 15 heures et pour l’occasion
la ville était merveilleusement décorée
et de nombreux arcs de triomphe se dressent avec les inscriptions
«Tout pour la France», «Vive la France
intangible», «Honneur au ministre de la guerre»,
«Vive le petit tambour».
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Le mauvais temps qui règne depuis plusieurs jours
n’a pas cessé et une pluie fine et pénétrante
tombe sur la population venue en nombre pour assister
à l’évènement d’inauguration
mis sous la Présidence du Ministre de la Guerre,
Maurice Berteaux, lequel reçu un accueil chaleureux.
Après un déjeuner pris chez le député
Pasqual en compagnie du statuaire Fagel et d’autres
personnalités, tous les invités se rendront
sur la place où la statue était toujours
recouverte d’un voile. On remarquera dans les personnalités
présentes : le Général Lebon, Commandant
le 1er corps d’armée et le Général
Courbassier, M. Louis Vincent, préfet du nord et
M. Charles, sous-préfet d’Avesnes, le Dr
Marquis, maire d’Avesnes et les membres du conseil
municipal, M. Maxime Lecomte, sénateur du nord,
MM. Félix Defontaine, Eliez-Evrard, Paul Bersez
, députés du Nord, et bien d’autres.
Arrive l’instant ou le monument est découvert
sous les applaudissements d’une foule ayant bravé
le mauvais temps et sous les mâles accents de la
Marseillaise.
Enfin le calme revenu, M. Jennepin, Président du
Comité prend la parole pour retracer l’épisode
du combat de Dourlers, prélude de la bataille de
Wattignies. S’ensuivront les discours de M. le Dr
Marquis, le député Pasqual et pour terminer
c’est le ministre Berteaux, qui souligne l’exemple
de bravoure dont fit preuve le jeune Stroh.
Cette journée d’inauguration se termina par
une grande fête populaire et un banquet officiel
eut lieu à l’école maternelle, le
ministre Berteaux y sera présent. Lors d’un
toast, il prononcera devant 160 convives, la phrase suivante
: « qu’on pouvait envisager l’avenir
avec confiance parce que l’armée était
prête ». Ces paroles furent très applaudies
par l’assistance.
Nous avons relevé dans la presse locale, que
la statue avait subi en 2013 un nettoyage, travail délicat
qui fut confié aux agents techniques de la ville.
Sa réinstallation eut lieu le 22 novembre 2013,
en la présence du maire de la commune et de l’ensemble
du conseil municipal ainsi que de l’harmonie. Nous
sommes loin de la foule ayant assisté à
l’inauguration
au début du siècle dernier …
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page
créée le 01.02.2012 | dernière modification
le
20.06.2018
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