Nous devons
ce monument érigé en commémoration
du centenaire de la bataille de Wattignies au sculpteur
Léon FAGEL (1851-1913) et de l'architecte Dutertre.
Il fut installé Place Vauban et inauguré en
1893 par le président de la République Sadi
Carnot.
La face avant représente son grand-père Lazare
Carnot, qui dirigea les opérations militaires avec
Jean-Baptiste Jourdan et Florent Duquesnoy.
Au sommet de la pyramide, est représenté un
sans-culotte criant « Victoire » et enfin le
cinquième personnage, qui se trouve à l’arrière,
étendu mort, c’est le brave tambour Stroh,
âgé de 14 ans d’origine Alsacienne.
Ce monument en bronze est le plus connu des œuvres
de Léon Fagel de par sa composition très riche
en personnages.
En effet, le reste des réalisations publiques de
Léon Fagel, ne sont consacrées qu’à
un seul personnage, comme celle située à Avesnes-sur-Helpe
qui honore « le Petit Tambour Stroh ».
Wattignies est un village situé
dans le département du Nord, à 9 kilomètres
de Maubeuge. Déjà célèbre à
cause de ses capacités militaires, Carnot, membre
de la Convention, membre du Comité de salut public,
se rendit à l’armée du Nord lors du
siège du Maubeuge par Cobourg, qui bloquait en outre
un corps de 20.000 hommes enfermé dans un camp retranché
sous les murs de cette ville.
Jourdan, général en chef, se trouvait dans
une situation critique, au moment où Carnot arriva
dans son camp, comme représentant du peuple aux armées,
avec mission de diriger les opérations militaires
en personne.
Cobourg, à la tête de 120.000 Autrichiens,
avait tant de confiance dans ses troupes et dans sa position,
qu’il disait : « Si les Français me chassent
d’ici, je me fais républicain. – «
Allons, criaient nos soldats, allons sommer le citoyen Cobourg
de tenir parole ! »
Ce fut sur les conseils de Carnot que Jourdan livra la bataille
de Wattignies, les 15-16 octobre 1793.
Grâce aux habiles manœuvres
et au courage de Carnot, grâce à l’entrain
des Français qui s’élancèrent
sur le village en chantant, déguenillés, pieds
nus, ayant des pains au bout de leurs baïonnettes,
la victoire nous resta.
Un épais brouillard nous avait aidés à
approcher de très près sans être vus
par l’ennemi. Le 15, nous avions éprouvé
un échec ; le 16, après trois assauts dirigés
par Carnot et Jourdan, Wattignies fut emporté. On
poursuivit les Autrichiens jusque sur des bruyères
qui dominaient le village.
Là, Cobourg envoya de la cavalerie qui rompit la
plus avancée de nos brigades. Le général
de cette brigade ordonna la retraite. Mais Carnot survint,
rallia nos troupes, destitua le général de
la brigade rompue, descendit de cheval, ramassa un fusil,
et se plaça à la tête de la brigade,
tandis que Duquesnoy, autre représentant du peuple,
et Jourdan s’avançaient avec la seconde colonne.
Carnot et Duquesnoy se rejoignirent sur les bruyères,
et ils s’embrassèrent devant les Français
victorieux, qui criaient : « Vive la République
! ».1 |